Il y a aujourd’hui 11 millions d’aidants en France. Si ce chiffre recouvre des situations différentes, on leur trouve souvent un point commun : la fatigue et l'état d'épuisement de l’aidant, qui ne compte pas ses heures pour s’occuper de son proche, au détriment parfois de sa propre santé. Mobilisé à 100 % par son rôle auprès du proche aidé, il a tendance à enchaîner les journées sans faire de pause, sans prendre le temps de respirer, de s’aérer, de se vider la tête. Pourtant, s’octroyer un peu de répit est indispensable. Des solutions existent, comme les accueils de jour1 ou le baluchonnage. On vous en dit plus sur cette deuxième option.
Crée en 1999 au Québec, le baluchonnage est un service de remplacement temporaire de l’aidant vivant avec son proche. Concrètement, un intervenant spécialisé s'installe au domicile de la personne aidée et prend la place de l'aidant, nuit et jour, sur une courte période, allant généralement de quelques jours à quelques semaines. L’objectif est de permettre à l’aidant de se reposer en sachant que son proche ne quitte pas son environnement, et d’offrir ainsi une solution souple et flexible à ceux qui en font le choix.
Et en France ?
En France, le baluchonnage n’est pas encore totalement démocratisé, en raison d’un cadre légal encore flou. En effet, le dispositif tel que déployé au Québec déroge aux règles en vigueur en matière de temps de travail dans l’Hexagone. Cependant, des formules s’y apparentant commencent à se développer et sa mise en place est autorisée dans le cadre d’une expérimentation lancée par la DGCS (2019-2021). Actuellement, 15 structures proposent du baluchonnage en France et ont formé leurs « baluchonneurs » au modèle québécois avec l’association Baluchon France (www.baluchonfrance.com).
Solutions de répit
Dans les faits, le baluchonnage reste encore marginal, mais la situation est appelée à évoluer. Le 23 octobre 2019, dans le cadre de la présentation de la « Stratégie pour les aidants familiaux 2020-2022 », le gouvernement avait annoncé la création de diverses solutions de répit pour les aidants, comme le développement de maisons de répit sur l’ensemble du territoire et la mise en place d’initiatives de « relayage ».
Qu’est-ce que le relayage ?
Un professionnel passe plusieurs jours consécutifs au domicile de la personne aidée pour libérer l’aidant, qui peut par exemple en profiter pour s’occuper de sa propre santé. Une mesure qui ressemble donc au baluchonnage.
Enfin, même si on n’opte pas pour une pause « longue durée », il ne faut pas oublier de souffler de temps en temps. Associations, accueils de jour, autres membres de la famille, amis… Toutes les pistes peuvent être envisagées.
1 https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/vivre-domicile/aller-laccue...