La communication face aux troubles cognitifs

10 juin 2011

Mémoire, troubles de l'attention, démence… Les troubles cognitifs de votre proche peuvent compliquer l'échange. Pour maintenir le lien, par la communication et les échanges, adaptez à votre situation ces quelques recommandations simples.

Comment le dire ?

Votre proche, comme tout le monde, a besoin de s'exprimer et d'interagir avec son environnement. Cependant, il peut lui être difficile de comprendre vos paroles ou de trouver les mots justes. Votre patience et votre compréhension contribueront alors à atténuer un état de contrariété potentiel.

Ne vous étonnez pas de certains comportements

  • Une personne âgée peut avoir une compréhension ralentie. Si vous voulez que votre proche vous comprenne :
  • Parlez-lui distinctement et avec un timbre clair
  • Ne vous étonnez pas, lorsque vous haussez le ton, qu'il se fâche en vous demandant de ne pas parler si fort car « il n'est pas sourd ». Vous venez simplement de passer son seuil de sensibilité.
  • Si votre proche met ses lunettes pour mieux vous entendre, rappelez-vous : ce sont les signes d'une attention qui baisse.

Pour favoriser l'échange :

  • Parlez d'un ton normal, calme
  • Manifestez de la chaleur, de la compréhension et du respect
  • Evitez le langage enfantin
  • Posez des questions induisant des réponses simples par oui ou par non : « As-tu faim ? », « Aimerais-tu manger quelque chose ? ».
  • Évitez de solliciter votre proche avec plusieurs questions auxquelles il lui est difficile de répondre.
  • Faites preuve de patience et donnez lui le temps de répondre.
  • Valorisez-le sur ce qu'il fait de bien de façon habile : « je vois que tu as fait de l'exercice ; c'est bien de prendre soin de toi comme ça ».

S'adapter à ses changements d'humeur

Les fréquentes sautes d'humeur de votre proche font partie du processus de vieillissement. Evitez cependant de considérer que votre proche « retombe en enfance », ou soit entré dans la démence. Sa capacité à gérer ses émotions peut être altérée ainsi que les autres processus cognitifs du système informationnel : mise en mémoire, raisonnement et vigilance.

Pour rester au contact dans ces moments :

  • Expliquez toujours ce que vous êtes sur le point de faire : « je suis ici pour t'aider à t'habiller. D'abord, je vais… ».
  • Aidez votre proche à prendre conscience de l'heure et de la date ainsi que de l'endroit où elle se trouve : « aujourd'hui, nous sommes mardi ».
  • Aidez-le à se souvenir, demandez-lui de regarder des photos, de vous parler de son enfance ou de sa carrière, même si vous connaissez les histoires par cœur : cela lui fait plaisir de raconter des moments forts.
  • Si votre proche vous dit quelque chose qui n'est pas vrai, n'argumentez pas. Par exemple, « sa soeur doit venir lui rendre visite », alors qu'elle est décédée. Contournez en lui demandant de parler de ce membre de la famille.
  • Si votre proche bute sur une idée fixe : passez à un autre sujet qui porte sur un aspect de la journée, « nous devons aller nous promener cet après-midi ».

Sa mémoire est plus lente

Avec l'âge, votre proche ne pourra plus gérer autant d'informations qu'un jeune adulte. Faites attention à ne pas trop le stimuler avec beaucoup d'informations et tenez compte de sa perception du temps modifiée.