Le relayage : libérer du temps pour les aidants

29 September 2022

Relayage, suppléance à domicile, temps libéré, baluchonnage… Si le nom diffère, le principe reste le même : l’intervention à domicile d’un professionnel ou d’un bénévole pour relayer l’aidant. Au Québec, province pionnière en la matière, des professionnels viennent remplacer l’aidant au domicile du proche aidé, donnant ainsi l’opportunité à l’aidant de faire des choses pour lui, de prendre soin de sa santé, de se reposer.

Le « baluchonneur » s’adapte au cadre de vie et aux habitudes de la personne fragilisée, ce qui présente de nombreux atouts, en particulier pour les personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative. En effet, celles-ci restent alors dans leur univers, leur environnement, là où elles se sentent sécurité. C’est très bénéfique, pour elles comme pour leur aidant.

Solution sur mesure

« Mon mari est atteint de la maladie d’Alzheimer et demeure très attaché à son quotidien à la maison. C’est là où il a ses repères, ses habitudes. Pour que je puisse prendre un peu de temps pour souffler, l’idéal est que quelqu’un vienne me relayer ponctuellement à notre domicile. C’est une solution sur-mesure, qui évite le déplacement de mon époux, souvent synonyme de craintes et contraintes. » Pour Cécile, le principe du relayage constitue une réponse idéale à sa problématique : cela peut lui offrir un vrai répit, sans bousculer le quotidien de son mari.

Cette solution demeure encore un peu marginale en France, où la question de la durée légale du temps de travail a limité son développement. Cependant, les choses sont en train d’évoluer. Dans le cadre de sa « Stratégie pour les aidants familiaux », le gouvernement a annoncé la création de diverses solutions de répit pour les aidants, dont des initiatives de relayage.

Soulager l’aidant

Dans l’Hexagone, ces services sont aujourd’hui proposés par des associations (Bulle d’Air, Baluchon France, MiRéDo…) ou par des structures engagées dans l’expérimentation de dérogations au droit commun du travail (loi ESSOC). Initiée en 2019 et prolongée jusqu’à fin 2023, cette expérimentation permet l’intervention à domicile d’un seul professionnel, en relai du proche aidant, sur une période allant de 36 heures à 6 jours consécutifs.

Les objectifs et points forts du relayage sont désormais connus et reconnus : soulager et donner du répit à l’aidant, lutter contre le repli et l’isolement du binôme aidant-aidé, permettre à l’aidant de ménager du temps pour des activités, projets professionnels ou obligations diverses...Et tout cela en laissant la possibilité à la personne aidée de demeurer dans son environnement, dans un cadre familier, sécurisant et rassurant.